Je fais dans cet article un trait d'union avec une réflexion qui nous a été donné de faire dans le cadre de mon cours histoire.
Bonne lecture
FredK
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Introduction
La société québécoise actuelle fait présentement face à la mondialisation de l’économie, de la culture et des idéologies politiques. Malheureusement, elle risque d’y laisser beaucoup de son identité et de ses valeurs si rien n’est fait pour adapter nos politiques à cette nouvelle réalité. Cependant, la plupart des partis actuels développent encore leurs programmes autour de la réalité des années 80-90 et ne présentent aucun projet de société à long terme.
Afin de régler cette problématique, le Québec devra revoir son système de scrutin, afin de mieux représenter les différentes idéologies à son parlement, adopter des mesures pour accentuer le rayonnement de sa culture au niveau international et moderniser son économie autour du développement durable. Une des solutions serait de fonder un nouveau parti politique qui évoluerait autour de ces trois grands axes.
Pour ce faire, il sera question dans ce travail des défectuosités du système de scrutin, du danger planant sur la culture québécoise, de l’impasse dans laquelle se trouve actuellement l’industrie, des valeurs et principes remis en cause par les changements nécessaires, de quelques réformes qui pourraient être entreprises par le nouveau parti et, finalement, d’une comparaison avec un pays vivant les mêmes enjeux.
Explication du premier enjeu : Les défectuosités du système de scrutin
Le système de scrutin actuellement en vigueur au Québec est l’héritier du système britannique datant de l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique (AANB) de 1867. La logique de l’époque voulait que les députés siégeant à la chambre d’assemblée soient élus par comtés. Ceci facilitait la tâche aux électeurs qui ne devaient pas trop se déplacer pour voter, et évitait qu’un gouvernement francophone soit élu à la chambre puisque le nombre de comtés par province ne dépendait pas de la population de celle-ci.
Ce type de scrutin permet de porter au pouvoir un gouvernement n’ayant pas reçu la majorité des voix, et parfois en ayant reçu moins qu’un autre parti politique. De plus, il empêche aux formations émergeantes de faire élire des députés si leur vote est dispersé, ce qui fait que les votes de plusieurs citoyens sont carrément ignorés dans la représentation à l’assemblée nationale. Il y a ici une notion d’injustice qui peut expliquer le faible taux de participation aux élections.
Depuis l’AANB, presque tous les partis d’opposition ont réclamé une réforme du système de scrutin. Cependant, une fois élus par ce même système, ces partis ne tenaient plus leurs engagements solennels puisque cela mettait en péril leur réélection.
Piste de solution : La réforme du système de scrutin
Le système de scrutin Québécois doit devenir proportionnel mixte. Autrement dit, les députés sont toujours élus par comtés comme présentement, afin de conserver la représentation territoriale, mais un ajustement est fait au niveau du suffrage universel. Par exemple, si un parti obtient 23,5% des voix et 11 députés, il ne représente que 8,8% de l’assemblée nationale (11 sur 125). Afin de pallier à ce manque, on ajoute des députés ne représentant pas de comtés au parlement pour que chaque parti représente le nombre de voix exact qu’il a récolté.
Puisque qu’un système de représentation proportionnelle mixte a tendance à porter au pouvoir des gouvernements minoritaires, ceci étant donné la divergence des idéologies, il faudra privilégier une approche de compromis entre les différents partis. Plus concrètement, il faudra que les différentes formations se groupent en coalitions. Cependant, afin d’éviter qu’un parti tire profit de l’opinion publique et déclenche une élection dans le but d’obtenir la majorité, il faudra que les élections aient lieu à date fixe et qu’elles soient déclenchées dès que la coalition au pouvoir n’a plus une majorité de députés en sa faveur.
De plus, afin d’éviter le dilemme de voter pour un candidat ou de voter pour un parti, un président sera élu au suffrage universel. Celui-ci aura pour mandat de conserver l’intégrité du territoire et la sécurité de l’environnement, des ressources naturelles et du peuple. Afin d’éviter que les élections aient lieu à tous les mois, le président bénéficiera d’un droit de veto qu’il pourra appliquer dans ces situations bien précises.
Comparaison avec un autre pays vivant le même enjeu : La Norvège
La Norvège est un bon exemple à suivre. Avec seulement 4 600 000 habitants, ce pays compte 16 partis politiques aux idéaux différents dont la moitié est présente à son parlement. De plus, les différents paliers de son gouvernement rendent pratiquement impossible la gouvernance par un seul parti.
Afin de gérer cet enjeu, la Norvège a adopté un système de scrutin à représentation proportionnelle favorisant les coalitions. Grâce à cela, l’opinion de la majorité des citoyens, même si elle diffère, est représentée par le gouvernement.
Certains pourraient avancer qu’aucun grand avancement ne peut être réalisé par un gouvernement de coalition en raison des divergences d’opinion. L’exemple Norvégien nous prouve le contraire : ce pays est en voie de devenir le premier dont les émissions de carbone et l’absorption de celles-ci seront équivalentes ainsi que totalement autosuffisant en matière de consommation sous tous les angles.
Explication du second enjeu : La sauvegarde de la culture québécoise
Dans le contexte de la mondialisation, où tout est accessible en l’espace d’un instant, il est important de promouvoir notre culture et d’accroître son rayonnement si nous ne voulons pas la voir disparaître peu à peu sous l’influence d’autres, telle la culture américaine, plus fortes et plus répandues.
Les protections actuelles, telle la loi 101, mettent l’emphase sur la protection de langue française face à l’invasion des langues étrangères au niveau de l’affichage, de l’usage dans les milieux publiques, administratifs et politiques. Cela revient à dire que pour protéger notre culture, le meilleur moyen est de la mettre à l’abri dans un coin et en espérant que personne n’y touche. Cependant, les manifestations culturelles sont en manque de financement suite aux coupures du gouvernement dans les subventions de bien des festivals, musées et autres évènements et la qualité du français dans nos écoles se détériore.
Bien entendu, personne ne veut que la culture québécoise disparaisse, les citoyens et les gouvernements sont bien d’accord là-dessus. Mais les lois et règlementations actuelles donnent un faux sentiment de sécurité qui se traduit par le peu d’implication et de nouveautés dans ce domaine.
Piste de solution : Accroître le rayonnement de la culture
Le gouvernement doit investir dans le rayonnement de la culture au niveau international en finançant les différentes manifestations et en aidant les artistes à émerger en soutenant différentes occasions de se produire tel des spectacles ou des galeries d’art.
Afin de faire connaître notre culture, le gouvernement pourra établir des ambassades culturelles à l’étranger afin de créer des échanges, ayant pour but le partage d’expertise entre des créateurs de différents pays et des créateurs québécois, et de favoriser l’exportation de produits à nature culturelle tels des films, chansons, œuvres littéraires, etc.
De plus, le gouvernement devra financer l’industrie touristique afin d’attirer des connaisseurs aux différents évènements à nature culturelle afin de trouver des débouchés pour pouvoir, par la suite, exporter notre culture.
Comparaison avec un autre pays vivant le même enjeu : Le Tibet
La culture tibétaine est en danger de disparaître pour plusieurs raisons semblables à celles correspondant à la culture québécoise. Tout d’abord, les tibétains sont une minorité au sein de la Chine à tous les niveaux : politique, religieux et ethnique.
Au niveau politique, ils sont vulnérables au gouvernement central chinois pour qui il ne représente qu’une minorité parmi d’autres dont il peut se passer de l'appui. De plus, l'ancien Tibet est divisé en plusieurs régions administratives, ce qui a pour conséquence de disperser encore plus la réprésentation au niveau politique, déjà faible.
De plus, il est très difficile pour les tibétains de trouver un travail et raison de leur langue distincte de celle du marché du travail et de l’immigration massive des chinois Han, formant l’ethnie majoritaire en Chine.
Les tibétains n’ont pas d’échappatoire possible pour le moment puisque le pouvoir politique se trouve entre les mains des chinois et qu’ils sont sévèrement contrôlés en ce qui concerne la protestation du pouvoir. L’indépendance est une option risquée puisque ceux qui s’affichent trop ouvertement sont envoyés dans des camps de travail.
Explication du troisième enjeu : L’impasse de l’industrie québécoise
La mondialisation de l’économie, le libre-échange et la libre circulation des capitaux ont permit aux compagnies multinationales de produire leurs biens là où cela était le moins coûteux. Le déplacement de celles-ci, surtout vers les pays d’Extrême-Orient, s’est donc amorcé avec pour conséquence la perte de bien des emplois au Québec. Les compagnies restantes ont vu leurs profits diminuer car elles ont dû baisser leurs prix afin de rester concurrentielles, entraînant la faillite pour certaines et des mises à pied pour d’autres.
Un autre facteur à prendre en compte est celui du réchauffement climatique. Entre la mobilisation citoyenne et l’accord de Kyoto, les compagnies québécoises n’ont plus vraiment le choix : il leur faut devenir plus vertes. Loin d’être un inconvénient à long terme, avec l’efficacité réduisant les coûts de production et les opportunités de marché ouvertes par le développement durable, les coûts représentent néanmoins une forte somme à court terme pour des entreprises qui ne peuvent que difficilement dégager une marge de manœuvre.
Bien entendu, aucun travailleur n’a envie de voir son salaire ou ses conditions de travail diminuer afin que l’entreprise pour laquelle il travaille reste concurrentielle. Cependant, le statut quo est intenable pour les entreprises au pied du mur. Pendant ce temps, le gouvernement n’aide pas en signant des accords de libre-échange un peu partout sur la planète.
Piste de solution : Bâtir une économie verte
Afin d’aider l’industrie québécoise, le gouvernement doit adopter des mesures visant à créer la richesse. Au Québec, celle-ci provient majoritairement des ressources naturelles. Il faut donc rebâtir l’économie autour de celles-ci dans le respect de l’environnement. Voici quelques exemples de ce qui pourrait être fait :
- Établir une bourse du carbone selon les standards de l’ONU afin de permettre des transactions avec le marché Européen.
- Protéger 25% du territoire forestier et établir une réglementation voulant qu’au maximum 37,5% des terres soient exploitées en même temps afin de permettre une rotation entre les terres exploitées et celles en croissance. Interdire la coupe à blanc et rendre obligatoire la coupe en mosaïque afin d’assurer la pérennité de la ressource.
- Promouvoir la création d’entreprises fabriquant des produits à valeur ajoutée liés au secteur forestier. Les travailleurs forestiers ayant perdu leur emploi seront traités en priorité dans ce secteur de la transformation du bois.
- Nationaliser l’eau ainsi que toutes les compagnies d’embouteillages et de distribution, sauf celles des municipalités. Créer une société d’état dans le but de vendre de l’eau de qualité partout dans le monde sans compromettre les réserves nationales.
- Employer les surplus de maïs et d’autres végétaux, tels les résidus de bois, pour de produire de l’éthanol qui sera ajouté à d’autres combustibles dans une proportion de 1/10 en plus d’être exporté. Les déchets biodégradables, entre-autres provenant des secteurs forestiers et agricoles, seront utilisés afin de produire des biogaz qui seront, ou exportés, ou utilisés sur le territoire national. Mettre en place des incitatifs afin que la population convertisse ses installations de chauffage/climatisation aux biogaz dans le cadre d’un programme de quartiers énergétiques. Une autre société d’état sera créée afin de gérer la production et la vente de biogaz et d’éthanol.
- Hydro-Québec achètera la totalité des installations d’énergie éolienne qui sera par la suite nationalisée. La société d’état devra continuer à développer de nouveau projets hydroélectriques en collaboration avec les communautés autochtones.
Comparaison avec un autre pays vivant le même enjeu : La Suède
La politique d’état providence de la Suède ainsi que l’investissement dans la haute technologie, automobile, aéronautique et papetière, lui permet de maintenir son économie en très bonne santé. Les ressources naturelles Suédoises, soit le bois, l’hydroélectricité et le fer, sont transformées à l’intérieur du pays en produits à valeur ajoutée par une main d’œuvre hautement qualifiée.
L’économie de la Suède, tournée vers l’exportation, permet de garder les revenus de ses entreprises à l’intérieur du pays, contrairement à un pays où des compagnies étrangères se chargeraient de l’importation. Ce pays est donc un exemple à suivre pour le Québec.
Conclusion
Si la société québécoise se prend en main et porte au pouvoir un parti politique faisant de ces trois enjeux ses priorités, elle en ressortira grandie et en bonne position pour assurer son avenir. Évidemment, si rien n’est fait, elle risque d’y laisser ce qui fait d’elle une grande nation.
mercredi 20 juin 2007
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