samedi 9 décembre 2006

9 décembre 2006 (Le Ni)

Il y a de cela pas si longtemps, notre professeur de français nous donnait une copie à faire sur le thème du "Ni". La particularité de cette copie, et ce qui l'a rendue amusante, c'est le fait que notre professeur nous permettait d'écrire n'importe quoi, en d'autres termes nous pouvions délirer totallement, tant qu'il n'y avait pas de fautes et que le texte était long d'une page. Voici donc ma copie:



Le Ni est une maladie très rare originaire d’Amérique du Sud. Ce mal, pour le moins inusité, atteint plus particulièrement les personnes dont le nombril est renfoncé. Ce virus, transmis par contact à peau contre peau, entraîne chez le malade un grossissement alarmant du ventre. En effet, l’abdomen de la personne gonfle de l’intérieur, devenant de plus en plus gros, jusqu’à ce que la peau ne puisse plus contenir la panse et se déchire, laissant sortir une petite créature humanoïde rouge à pois mauves et complètement chauve. Cette créature, appelée Niya, ne vit que quelques minutes, desquelles elle profite au maximum, sautant un peu partout dans la pièce ou se sauvant le plus loin possible si elle est à l’extérieur. Après quoi elle explose en mille morceaux, éclaboussant tout ce qu’il y a autour d’elle d’un antidote naturellement présent dans son sang. Si le malade n’est pas atteint par un peu de cet antidote, il meurt dans d’atroces souffrances. Sinon, son ventre se referme et le malade redevient normal à une exception près : ses cheveux ne cessent d’allonger et deviennent si longs qu’ils touchent rapidement le sol. Pour qu’ils cessent leur croissance, on doit plonger la tête du chevelu dans une bassine de jus d’orange. Après quoi, le malade est complètement guéri et il ne reste plus qu’à lui couper les cheveux. Les sud-américains, chez qui la maladie du Ni est aussi courante que la grippe chez-nous, se servent des cheveux des malades pour confectionner toutes de sortes de produits textiles, tel des tapis, rideaux, vêtements et j’en passe, qu’ils vendent aux étrangers à fort prix.

En 1894 une loi brésilienne, qui fut imitée par plusieurs autres pays, stipula que : « Les malades atteints par le virus du Ni bénéficieraient gratuitement de la bassine de jus d’orange nécessaire à la cessation de la croissance de leur système capillaire s’ils acceptaient de verser la moitié des profits fait grâce à la vente des produits textiles reliés à cette maladie. » La chose fit scandale. Le jus d’orange coûtait plutôt cher à l’époque, plus de soixante-dix dollars le litre, et les pauvres avaient souvent un même bac pendant plusieurs années, mais les ventes de produits textiles reliés au virus du Ni représentait quatre milliards six cent soixante-dix-neuf de dollars soit 89% du PIB. Que le gouvernement s’approprie la moitié de cet argent rendaient les pauvres furieux. Les Povr-Affe-Amer, mouvement de révolution mené par J. Suit Povr, Don Moiub Affe et K. Fée Amer bombarda le palais gouvernemental de toutes les veilles bassines de jus d’orange des paysans. Le palais devint rapidement inhabitable à cause de l’odeur de pourriture dégagée par le jus périmé depuis des années et le gouvernement dut se plier à la volonté de la population. Il fut imité par les dirigeants pays voisins qui eurent trop peur de subir le même sort.

La maladie du Ni, bénéfique pour l’économie, le fut aussi pour le crime organisé. En effet, il n’est pas rare qu’on enlève des malades et qu’on utilise leurs cheveux, qui poussent sans cesse faute de jus d’orange, pour tricoter des bas de cheveux. La ressource, inépuisable quoique coûtant cher d’entretien, permit aux bandits d’acheter l’île d’Anticosti, où ils exploitèrent les grand-mères afin qu’elles tricotent leurs bas de cheveux jusqu’à la récente convention collective de celles-ci. Elles ont exigées de pouvoir tricoter sur des chaises berçantes à l’intérieur au lieu de leur faire dehors sur la véranda dans le hamac. « C’est mieux pour nos rhumatismes ! » fut leur principal argument. Dans cette industrie florissante, quoique illégale, un danger menace : il paraîtrait que les grand-mères de l’île d’Anticosti adoreraient le jus d’orange…

3 commentaires:

  1. Eh bien ! louve ravie.

    Je voudrais bien une "maison de cheveux" (c'est le titre d'une de mes vieilles nouvelles), ou encore une pelisse de rousse naturelle. Vous avez des contacts au Brésil ?

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  2. Malheureusement non. J'ai cependant un oncle en visite en Équateur...

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  3. Ça devrait aller pour l'oncle. (sourires)

    Allez! Pondez-nous un autre texte FredK.

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