Ce texte a initialement été rédigé le 9 juillet 2007 mais n'a jamais été complété ou publié sur la toile. Ce sera donc le dernier d'un style un peu plus naïf, émotif, qui sera exposé ici. Le trait d'union entre les dialogues de jeunesse et de maturité...
FredK
PS. Il est intriguant de remarquer que le texte précédant, qui date de 2007, s'intitule "Mieux vaut tard que jamais". Comme quoi la vie nous fait des signes.
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Comme un lion en cage.
C'est exactement comme cela que je me sens, en ce lundi pluvieux de ma 3e semaine de vacances.
Après deux semaines passées hors de chez moi, y compris une huitaine dans le fin fond du bois, je trouve que les quatres murs de la pièce où j'écris ce texte sont excessivement opressants. C'est assez paradoxal puisque hier matin encore j'avais hâte de revenir chez moi et qu'a peine arrivé je ne songe plus qu'à repartir, toujours plus loin. J'aurais envie de courir le marathon dans les Andes, mais je n'aspire qu'à dormir enfin dans mon lit, et non sur un matelas de camping. Peut-on appeller cela le mal du pays? Je me sens comme un étranger chez moi...
En quête de quelque chose pour passer le temps, j'entrepris une exploration de la maison. En entrant dans la cuisine, une pile de vaisselle sale s'offre à mes yeux. Je pourrais tout laisser tomber et retourner me coucher à la simple vue de cette image cauchemardesque d'un tas de détritus attendant leur bain. Je songe alors à certains pays où ce sont les gens, et non les couverts, qui attendent en ligne pour faire leur toilette alors que moi, Nord-Américain choyé, vivant, et dans d'excellentes conditions, je répugne à la tâche de laver des ustensiles me facilitant la vie.
Je prends donc mon courage à deux mains et je passe au travers. Il est alors plus que temps de continuer ma tournée des pièces.
Dans le salon se dresse devant moi une bibliothèque aux dimensions modestes, où sont rassemblés une partie des livres que j'ai lus. Je réussis à exprimer un sourire en me disant "Quoi de mieux qu'un bon roman par un temps aussi exécrable? En plongeant dans un autre monde, j'aurai toute la place qu'il me faut et je cesserais de me sentir prisonnier de ces quatre murs." Cependant, un doute m'envahit. Je dois bien me rendre à l'évidence: j'ai lu tous mes bouquins, plusieurs fois pour la plupart, ce qui fait perdre à l'exercice toute forme d'attrayance.
Un sentiement d'injustice m'envahit alors. Pourquoi ne peut-on pas simplement retourner avec les personnages que l'on a connus, qui sont presque devenus nos amis, et revivre avec eux les mêmes aventures, les mêmes périples? Pourquoi oublie-t-on toujours un livre dans le même sens qu'on l'a lu?
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Dans la vie, tout n'est qu'instant. Dure leçon de réalité qui nous apprend à en profiter lorsqu'on le peut. À arrêter de marcher lorsque, pour la seule fois de l'année, un croissant de lune brille dans le ciel enflammé par le coucher de soleil. À écouter l'âme du musicien se déverser en cascades résonnantes dans les couloirs du métro. À prendre le temps d'apprécier ce qui est.
mercredi 25 novembre 2009
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