samedi 7 août 2010

Le chant de l'homme (Le début de l'Été) - Création

« Un expresso court et simple s'il vous plaît... » - (Refrain)

Ce n'était plus pour tenir le coup, une espèce de pilule d'énergie dont les deux cent vingt volts devaient suffire à lui faire passer la nuit. Les étoiles, il les contemplait dorénavant pour leur beauté et l'inspiration qu'elles lui transmettaient.

Ce n'était pas non plus un alcool d'un autre goût et d'une autre couleur dans lequel il cherchait l'oubli ou la sympathie. La musique, fidèle amie, l'avait suivi partout durant ces dernières semaines, à la fois baume, aiguillon, épaule et flambeau.

Pour une fois, c'était pour une bonne raison couplée d'une vieille habitude.

Il cherchait un peu de courage, venant d'ouvrir le jeu.

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« Quoiqu'il advienne, quoi que tu dises. Toujours, toujours. » - 16 février - La Brûlerie

Un duo. Travail d'équipe sur deux fronts. Fébrilité causée par un grand changement d'air. Un peu plus d'extrêmes, d'affirmation du soi. Voilà les pions qu'il avait choisis.

« Advienne que pourra! » La partie commence

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« Si je m'arrête un instant/Pour te parler de la vie... » - Juin

Les fêtes de la musique se sont succédé jusqu'à ce que le printemps meure. Les chants du peuple en liesse, rassemblé sur la grande place pour oublier un moment le passage des jours, créant une lumière et une chaleur surpassant celle-là même du grand astre solaire.

Juste avant de s'immerger pour de bon dans les vagues d'accords et de compromis, il eut le temps de lancer un dernier adieu à ses amis.

Enrique, être cosmopolite s'il en est un, sa kippa sur la tête et le sourire aux lèvres, lors de l'empathique et désolant départ pour l'Afrique et les Indes, empires des joyaux humains. Un dernier regard. Un au revoir.

Charis, femme de sa vie, exploratrice au port royal, parcourant les sentiers escarpés des sentiments humains, en quête de justice et d'absolu dans les sombres recoins des évènements passés. Un au revoir. Un sourire.

De Bergerac, chevalier au 21e siècle, parti faire la guerre à ceux qui avaient menacé ses ancêtres, redonnant le bien perdu à celle à qui on l'avait enlevé, sa renommée s'étendant dans des pays aussi lointains que la frontière de l'imaginaire. Un sourire. Un à bientôt.

Trois départs, trois pertes momentanées de ce qu'il avait de plus cher au monde.

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Ses vieux potes Gregory et Dan étant portés disparus de façon prématurée, - dieux, s'il en est, que l'on aura assassinés, trahis dans leur sommeil par ceux en qui ils avaient placé leurs rêves. Immolés dans une ruelle sombre par danse du feu commise par quelques prêtres idiots et ivres de pouvoir, oubliant que la noirceur de leur acte ne pouvait qu'apparaître dans le panache de fumée s'échappant des partitions d'idées incendiées - il avait, de façon semi-consciente, tenté de reprendre leur oeuvre qui pouvait jadis donner un sens à la vie. Il en était sorti un succès facile devant un auditoire conquis d'avance, ce qui était entièrement sa faute, n'ayant pas voulu diffuser une oeuvre sur laquelle il avait passé si longtemps par peur de la critique.

Néanmoins, cela avait eu pour effet de le retourner vers un domaine qu'il pensait mieux maîtriser : l'écriture. Ainsi, le projet Correspondance aurait lieu par écrit, et lui serait l'amant et le facteur.

(Bien entendu, cela n'avait pu l'empêcher de parler d'encre et de musique, le médium n'excluant pas le thème dominant.)

« Un air de guitare, tellement connu... » - 2e carnet

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